Kuala Lumpur offre une qualité de vie très agréable. Cependant, je sais aussi qu’elle est aux dépens d’autres…
Je parlais souvent les moyens de transport dans les autres pays que j’ai visité précédemment. A Kuala Lumpur, je n’ai pris le métro qu’une fois. Il était très efficace et j’ai beaucoup apprécié l’usage de jetons que l’on achète puis qui se réutilisent.
A Kuala Lumpur, je me déplace plus souvent en Grab, l’équivalent d’Uber en Europe. Après les Seychelles et Madagascar, ce système de chauffeur privé m’a paru le summum du luxe. Surtout que pour une raison que j’ignore, je n’ai eu que des voitures de luxe les premiers temps. Toute cette opulence m’est parfois dérangeante. Mais c’est l’occasion de rencontrer toute sorte de personne.
Je rencontre parfois des conducteurs très drôles. Une fois, j’ai rencontré un rockeur musulman. Ce cocktail paraît étrange aux yeux des occidentaux. Je rencontre aussi des conducteurs qui s’épanchent sur leur vie privée ; aussi, l’un d’eux me racontait son récent divorce, sa volonté de prendre soin de sa fille. J’ai aussi rencontré un dragueur mais je pense que c’est vraiment très rare. Ce n’est apparemment pas vraiment dans la culture locale de draguer des filles mais celui-ci n’avait pas vraiment froid aux yeux. Mais j’avoue que c’était une drague assez élégante, loin de cette drague lourdingue à la parisienne. J’ai aussi rencontré des conducteurs érudits, j’ai échangé sur la linguistique avec l’un d’eux ou encore sur le mandarin local différent du mandarin de Chine avec un autre. Et j’ai eu le plaisir d’avoir aussi des conductrices. Bien que minoritaires, elles progressent.
Ces conversations commencent habituellement par la rituelle question de mon origine, qui peut sembler mystérieuse pour certains car je pourrais passer tant pour une locale que pour … Situer la Réunion me prend bien quelques minutes. Bien sûr, certains me disent voir où ça se trouve mais je suis assez habile pour voir l’océan de confusion qui se dessine dans leur regard.
Bien que je sois en ville, j’entends parfois des oiseaux. Je les entends tôt le matin ou en fin de journée. Je suis fascinée par leurs chants, assez complexes. J’ai commencé à être plus attentive aux chants des oiseaux en Australie ; ils y sont vraiment très bruyants là-bas. Ils sont mon premier indicateur lorsque je me réveille de ma situation géographique. Je pense que j’ai aussi entendu un singe récemment en fin de journée. Je les ai vus glaner dans les poubelles un jour et même un employé leur jeter des aliments. Parfois, je me demande si je ne vais pas finir femme de la forêt… La nature m’appelle et peut-être que mon destin est dans les montagnes, dans la jungle. J’aime être dans la nature car je me sens communier avec elle. Nous formons une seule entité.